Il y a des rencontres qui changent une vie. Pour Nelly, ça a été celle avec… son chat.
Alors qu’elle travaillait depuis huit ans dans de grands groupes au Luxembourg, une simple envie d’adopter un félin a peu à peu bouleversé son quotidien. Face aux difficultés rencontrées avec son animal, elle découvre un univers qui la passionne : le comportementalisme félin. Ce qui n’était qu’une curiosité deviendra son métier.
De salariée à entrepreneure, Nelly a osé écouter cette petite voix intérieure qui lui disait qu’une autre voie était possible, plus libre, plus alignée, plus vraie.
Bonjour Nelly, peux-tu nous parler de ton parcours ?
Je me suis orientée après mon bac vers un BTS Assistant·e de Manager avec l’objectif de travailler au Luxembourg par la suite, étant originaire du nord de la Moselle. Comme il était indispensable d’avoir un excellent niveau d’anglais, j’ai intégré une Licence LEA.
Après ces cinq années d’étude, j’ai travaillé plus de huit ans au Luxembourg en tant qu’assistante de gestion pour des grands groupes américains.
Comment t'es-tu rendu compte que tu n'étais plus à ta place ?
Au fil des années et des désillusions, je ressentais de plus en plus fort ce besoin d’impact dans le réel, même si certaines expériences s’en étaient rapprochées, ce n’était pas assez.
Puis, dans mon dernier poste, j’étais vraiment malheureuse, parfois au point de m’ennuyer des journées entières devant un ordinateur. Je travaillais seule dans un bureau vide, parfois sans rien avoir à faire, à tuer le temps avec des livres. C’était absurde.
Quel a été le déclic pour changer de voie ?
Le Covid est arrivé et c’est pendant cette période que j’ai commencé à envisager de prendre un chat. J’ai alors rencontré beaucoup de problèmes avec mon petit félin : il était très agité, griffait mon mobilier et miaulait beaucoup. J’ai cherché des solutions sans jamais en trouver qui me convenait vraiment : une comportementaliste m’a donné des conseils qui n’ont pas du tout fonctionné, le vétérinaire m’a dit de donner des calmants à mon chat – ce que j’ai refusé -, bref, après tout ça, j’ai finalement décidé de me renseigner toute seule et de trouver des solutions par moi-même !
Pendant ce temps-là, au travail, je ne me sentais pas particulièrement épanouie : j’étais en télétravail et je m’ennuyais. Quand j’ai changé de poste au sein d’une nouvelle entreprise et que je me suis rendu compte que ça ne résoudrait pas mes problèmes, j’ai décidé de rompre ma période d’essai. Je l’ai vu comme un signe pour approfondir le projet de devenir comportementaliste félin.
Quelles ont été les étapes pour lancer ton activité de comportementaliste félin ?
Après ma démission, je me suis penchée sur le business plan et l’étude de marché. J’ai constaté qu’il y avait un vrai besoin et j’ai enclenché les étapes suivantes : formation de comportementaliste félin, création de mon logo et de ma charte graphique, passage de la certification de l’ACACED et création de tous les outils nécessaire à mon activité : site internet, modèles de devis, factures, etc.
J’ai également fait réétudier mon dossier par France Travail qui m’a octroyé le chômage pour la création de mon entreprise.
En septembre 2023, j’ai officiellement lancé mon activité. Les premiers mois, je n’ai quasiment pas fait de chiffre d’affaires, mais j’ai mis en place ma stratégie : démarchage de tous les vétérinaires et animaleries de mon secteur, impression de cartes de visites, etc.
Au bout de neuf mois, je dépassais les 1000€ de chiffre d’affaires mensuel.
Quelles difficultés as-tu rencontrées ? Comment les as-tu dépassées ?
J’ai eu plusieurs problèmes de santé qui m’ont obligée à faire beaucoup de rendez-vous chez le kiné donc ça m’a beaucoup retardée par rapport à mon plan initial. J’ai dû jongler entre ma santé et mon entreprise, ça n’a pas été facile. Et comme cela faisait longtemps que je travaillais de chez moi, je me sentais aussi isolée socialement. Mon moral a fluctué mais j’ai tenu bon car je croyais à fond en mon projet.
J’ai eu aussi droit à des remarques désagréables lors de mes premiers rendez-vous clientèle, notamment sur le fait que j’étais nouvelle dans le métier, mais je ne me suis pas laissée démonter.
Aujourd’hui, je me sens très détachée par rapport à l’échec. Cette expérience m’a déjà tellement appris et fait grandir que j’en suis très reconnaissante. Je suis aussi prête à reprendre un poste salarié si jamais je suis amenée à arrêter mon activité.
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Deux ans après avoir lancé ton activité, quel est ton bilan ?
Je suis contente d’être là où j’en suis et je suis très fière du chemin parcouru. Voir tout ce que j’ai construit est très gratifiant ! À ce jour, je me vois continuer encore longtemps mon activité et j’ai plein d’idées pour la développer. Je me sens également utile dans mon quotidien et j’aime voir que j’aide des situations problématiques à se débloquer.
J’ai développé d’autres sources de revenus en plus des rendez-vous des accompagnements : je propose des prestations de cat-sitting et je donne aussi des formations en sous-traitance sur la gestion de la micro-entreprise. Mes revenus sont variables, entre 1000€ et 3000€ chaque mois mais je suis contente de ma moyenne autour de 2000€/mois. Je gagne forcément beaucoup moins que ce que je gagnais au Luxembourg, mais je m’y attendais, je n’avais pas pris cette décision pour des raisons financières de toute façon.
Les conseils de Nelly à une femme qui envisagerait de se reconvertir :
- Ne pas rester seule et trouver des personnes avec qui échanger sur ses problématiques : le réseau est très important, cela permet de ne pas rester bloquée et de trouver des solutions.
- Trouver le bon équilibre entre faire les choses bien et ne pas se perdre dans le perfectionnisme : il est évidemment important de viser la qualité dans son activité en travaillant son site internet, réalisant les bonnes formations, etc. Mais il est tout aussi important de ne pas passer trop de temps à viser la perfection. “Mieux vaut fait que parfait” est un dicton que je garde en tête quand je vois que je suis en train de passer des heures à faire quelque chose qui ne fera pas une grande différence.
Pour retrouver le travail de Nelly, c’est par ici !