Bore out : quand l'ennui conduit à l'épuisement professionnel
Un ennui professionnel intense et répété peut conduire au bore out. Mais attention, vous ennuyer ponctuellement au travail ne veut pas forcément dire que vous êtes en bore out.
Le bore out intervient dans les situations suivantes :
– un manque de stimulation. Il peut survenir si vous avez atteint un niveau de compétences élevé sur votre poste et que vos tâches quotidiennes ne vous stimulent plus ou très peu.
– une sous-charge de travail significative ou une mise au placard volontaire de la part de votre hiérarchie.
Dans les deux cas, les journées peuvent sembler vides de sens et interminables. Le travail devient une tâche répétitive et automatique que l’on réalise sans aucun enthousiasme. L’ennui au travail installe alors une dynamique où la reconnaissance professionnelle n’existe plus.
Si vous vous reconnaissez dans ces symptômes, je vous conseille de passer à l’action en vous posant cette question : Comment être de nouveau stimulé·e dans votre travail ?
Il y a plusieurs moyens de lutter contre l’ennui : relever de nouveaux défis, revoir votre fiche de poste et y intégrer de nouvelles missions. Discuter avec votre hiérarchie vous permettra sans doute de vous engager différemment dans votre entreprise. Une autre option consiste à demander une réduction de votre temps de travail. Avoir plus de temps libre vous permettra de faire des choses qui font sens pour vous !
Brown out, l'épuisement professionnel lié à la perte de sens
Le terme brown out vient de l’anglais et signifie “baisse de tension”. Comme l’ampoule qui grille, une personne en brown out a perdu l’étincelle. La motivation.
Ce concept est le plus récent des trois. Il est lié aux recherches de l’anthropologue David Graeber qui a défini les “bullshit jobs” au sein d’un livre éponyme dans lequel il souligne que nos métiers actuels sont souvent détachés de la notion de sens.
Parmi les symptômes du brown out, on retrouve :
– un fort sentiment d’absurdité quant aux missions que l’on vous confie
– une perte de motivation et une baisse de l’engagement
– un manque d’attention dans les tâches effectuées
– une diminution de l’estime de soi
– l’anxiété
Si vous êtes en situation de brown out, vous avez déjà démissionné dans votre tête. Vous avez perdu l’engagement. Le brown out conduit souvent à une remise en question personnelle et une crise existentielle : Comment j’en suis arrivé·e là ? À quoi sert ma vie ?
Vous vous reconnaissez dans les manifestations du brown out ?
Il est alors important de faire le point sur vos valeurs. En effet, lorsque la question du sens se pose, il en découle une réévaluation de vos valeurs et de ce qui a de l’importance pour vous. Je vous propose donc d’identifier ce qui ferait sens pour vous. Cet exercice pourra peut-être aussi vous rappeler que votre boulot sert un autre projet, plus grand : acquérir certaines compétences, acheter un bien immobilier, développer un side project. Dans ces cas-là, vous renouez avec la notion de sens.
Burnout, quand la surcharge de travail et le surinvestissement conduisent à l’épuisement professionnel
C’est sans doute celui dont on entend le plus parler. Le burnout survient lorsque la charge de travail est trop importante sur une longue période. On parle de mois voire d’années. Une étude de Tecnologia révèle que 12% de la population active présenterait un risque de burnout.
Le burnout est le signe que l’on est arrivé·e au bout de ses ressources : un jour, le cerveau disjoncte car notre exposition au stress, notre surinvestissement au travail a trop duré.
Dans le cas du burnout, notre dépense d’énergie a dépassé notre capacité à recharger nos batteries. Et forcément, un jour, ça pète.
Parmi les (nombreux) symptômes du burnout, la Haute Autorité de Santé a identifié les suivants :
– des symptômes émotionnels tels que l’anxiété, l’hypersensibilité, l’irritabilité, le manque d’enthousiasme…
– troubles de la mémoire ou de l’attention
– démotivation, remise en question de ses capacités et compétences, dévalorisation
– troubles du sommeil
– des manifestations physiques telles qu’une sciatique, un ulcère, des maux de dos, des acouphènes, des migraines à répétition…
Le burnout est un processus lent : souvent, on explose entre 6 mois et 2 ans après l’apparition de ces signes avant-coureurs. Si l’on y est attentif·ve, il est possible de prévenir son burnout avant de se retrouver dans une situation complexe.
Si comme Nina ou Estelle, vous avez l’impression de dédier votre vie au travail sans aucun temps personnel et que vous en souffrez, vous êtes peut-être en situation de burnout.
Si vous vous reconnaissez dans ces symptômes, c’est le moment de lever le pied avant d’atteindre le point de non-retour. Voici deux solutions pour retrouver l’équilibre :
– à court terme, consultez votre médecin pour un arrêt de travail et/ou prenez le temps de négocier une rupture conventionnelle.
– à long terme, envisagez une reconversion ou un nouveau poste. L’occasion idéale pour repartir du bon pied et apprendre à poser vos limites.