Dans un monde idéal, se reconvertir ou lancer un projet se fait dans des conditions optimales. On voudrait que les planètes soient toutes alignées pour réduire la prise de risque à zéro.
En réalité, les planètes ne sont jamais totalement alignées. Il y aura toujours une “bonne raison” de repousser une reconversion ou de ne pas lancer un projet : l’âge, la situation financière, un sentiment d’illégitimité, un projet immobilier ou une grossesse…
La plupart du temps, les bifurcations professionnelles surviennent lorsque l’on craque. Mais elles devraient être envisagées bien avant. Avant le burnout, avant le délitement des relations. Rien ne nous oblige à attendre le point de non-retour pour initier un changement qui nous serait pourtant bénéfique.
Se reconvertir ou lancer son projet : comment arrêter de se donner des excuses ?
Lorsque l’on sent apparaître l’envie d’une reconversion, celle-ci est souvent rattrapée par une série de phrases telles que “Je suis trop vieille”, “Je n’ai pas fait autant d’années d’études pour tout remettre en question”, “Je ne peux pas me le permettre financièrement”, “Je viens juste de commencer un nouveau poste”, “Je ne sais pas vers où aller” ou encore “Je dois me concentrer sur ma maternité.”
Si ces phrases peuvent soulever de vrais questionnements, elles ne sont pas moins le reflet de nos peurs. En effet, elles incarnent notre peur de l’échec, de l’insécurité financière, de la solitude, la peur de sortir de notre zone de confort.
Notre cerveau rationalise ces peurs et les traduit en ce qui nous apparaît alors comme de “bonnes raisons” de ne pas se jeter à l’eau. C’est ce qu’on appelle le biais de statu-quo : une résistance au changement qui nous fait préférer la sécurité à la nouveauté.
Il est difficile – mais pas impossible ! – de se défaire du biais de statu-quo. Le conseil que je donne régulièrement est d’appréhender les contraintes comme des points de départ. Par exemple, si vous retardez votre reconversion ou le lancement de votre projet par peur de l’insécurité financière, vous pouvez vous pencher sur une version de votre projet moins engageante financièrement. C’est là que vous commencerez à sortir de la peur pour trouver des solutions.
En effet, changer son regard sur les contraintes permet d’envisager toutes les solutions pour les contourner et atteindre ses objectifs. Et cela permet de savoir ce que l’on veut vraiment dans la vie. Pour contrer au mieux le biais de statu-quo, demandez-vous ce que vous voulez faire aujourd’hui pour améliorer votre situation de demain.
Le bon moment pour se reconvertir : les signaux qui doivent alerter
Si le biais de statu-quo nous pousse à rester dans une situation qui ne nous convient pas, nous mettons aussi en place des stratégies d’évitement pour ne pas sortir de notre zone de confort.
Je suis toujours surprise par notre capacité d’adaptation. En effet, lorsque l’on se trouve dans une situation professionnelle qui ne nous convient pas, le premier réflexe est de s’adapter. De se contorsionner, de repousser ses limites et de continuer à subir.
Cette stratégie d’évitement est, selon moi, étroitement liée à une croyance trop répandue : travail rime avec douleur. Avez-vous remarqué comme on a tendance à normaliser l’idée que le monde du travail est difficile ? Qu’il faut subir ? Faire des concessions ?
Ainsi, en normalisant le mal-être au travail, on s’ancre dans une posture de résistance. On occulte alors les signaux qui devraient nous alerter sur des problèmes réels. C’est la raison pour laquelle tant de personnes ne voient pas les signes annonciateurs d’un burnout.
À mon sens, le bon moment pour envisager de se reconvertir ou de lancer un projet doit se faire dès l’apparition de signaux d’alerte : une perte de sens, un ennui profond, des relations professionnelles tendues… C’est là qu’il faut faire le point, décider de se faire accompagner. Et c’est en initiant un processus de réflexion structuré que l’on va pouvoir valider les étapes futures et décider de se reconvertir ou non, de lancer son projet ou non.
Dans tous les cas, je recommande toujours de se confronter au problème. De prendre le taureau par les cornes. Même si le chantier semble énorme. Afin de vous aider y voir plus clair sur votre situation professionnelle, il existe un test qui vous permet d’évaluer votre niveau de d’épuisement professionnel.
La seule ressource qui compte pour se reconvertir, c’est l’énergie
On identifie souvent, à tort, le burnout comme le déclencheur d’un renouveau professionnel. Mais celui-ci doit intervenir bien avant le point de non-retour. Car changer de vie et se réorienter demande d’avoir suffisamment d’énergie pour le faire. C’est là la clef !
Au sein d’un bilan de compétences, on identifie de manière générale trois ressources essentielles :
- Son argent
- Son temps
- Son énergie
La ressource financière peut être augmentée en faisant financer son bilan de compétences, en chiffrant son besoin, en se créant un filet de sécurité ou encore en envisageant des plans B. J’ai réuni tous les conseils pour surmonter sa peur de l’insécurité financière dans cet article !
La ressource de temps s’apparente plutôt à une bonne organisation. Il s’agit de réorganiser ses priorités. C’est ce que parviennent à faire de nombreuses femmes qui se reconvertissent tout en étant maman, comme Marie-Eglantine dont vous pouvez lire l’histoire ici.
En revanche, la ressource énergétique s’augmente plus difficilement. Si vous êtes en plein burnout, vous ne serez pas psychologiquement disponible pour entamer une reconversion ou lancer votre projet. C’est la situation qu’a connue Estelle. Lorsqu’elle a voulu entamer son bilan de compétences avec Misfit, elle n’avait pas encore l’énergie nécessaire pour le faire. Nous lui avons donc conseillé d’attendre quelques mois avant de se lancer pour que son bilan de compétences soit fait dans les meilleures conditions. Vous pouvez lire l’histoire d’Estelle, de son burnout et de sa reconversion ici.
Retenez qu’il n’y a pas forcément de moment idéal pour se reconvertir ou lancer un projet. Faites-le quand vous sentez que c’est le bon moment pour vous !
Si vous voulez un avis extérieur pour vous aider à déterminer s’il est temps d’envisager une autre voie professionnelle, réservez votre session découverte. Nos coachs vous aideront à faire le point sur votre situation !