Lorsque l’on est en reconversion ou que l’on y pense, il y a un sujet qui arrive très vite sur le tapis : les proches et le soutien qu’ils nous apportent.
En effet, dans tout processus de changement, nos proches sont là pour nous accompagner. Plus ou moins bien. Leur avis nous importe, et ils peuvent soulever des problèmes auxquels nous n’avions pas pensé. Mais il est également important de faire le tri dans leurs remarques. Même si elles partent d’un bon sentiment, elles peuvent être bloquantes, blessantes. Mais surtout, ne pas être valables pour nous !
Aujourd’hui, j’ai envie de vous donner des outils pour mieux gérer votre entourage lors d’un changement de voie professionnelle. Et aussi de vous aider à identifier différents profils et la place que vous pouvez accorder à chacun d’entre eux.
Le proche « frein »
C’est sans doute le profil le plus répandu. Son but n’est évidemment pas de vous mettre des bâtons dans les roues. Mais cette personne va projeter ses peurs sur vous.
Ainsi, lorsque vous lui parlerez de votre projet de reconversion, cette personne pourra employer des phrases comme “C’est trop risqué”, “Y a pas de boulot là-dedans” ou encore “Tu ne pourras jamais acheter une maison, tu n’auras pas de retraite”.
C’est la situation que j’ai vécue avec mes parents lorsque je leur ai parlé du projet de Misfit. Tous les deux m’ont dit que je prenais des risques et que j’allais perdre la sécurité de l’emploi. Mais ça, c’est vrai selon leur référentiel. Si ces peurs sont vraies pour eux, elles ne sont pas bloquantes pour moi… Parce que la stabilité de l’emploi passe après ma volonté d’être mon propre patron.
Si je n’avais pas (ou peu) de doutes, les remarques et mises en garde de mes parents m’ont pourtant freinée pendant de nombreuses années. Jusqu’au jour où j’ai décidé de prendre mes distances. Ma volonté de ne plus aborder ce sujet avec eux m’a permis de retrouver une énergie positive, et de ne plus me laisser abattre par leur discours.
La solution pour se protéger ? Prendre de la distance et poser vos limites. Expliquez que vous préférez ne pas aborder ce sujet et concentrez-vous sur les personnes qui vous boostent !
Le proche « trop impliqué »
Deuxième profil assez répandu ! Votre projet, cette personne y croit. Peut-être même un peu trop.
“Et pourquoi tu ne ferais pas ça ?” “J’ai vu un programme d’accompagnement à l’entrepreneuriat, je t’ai inscrit·e”
Sous couvert de vous donner des conseils et de vous aider dans votre reconversion, cette personne prend trop de place. Elle vous étouffe sous une quantité de conseils et d’idées.
Cela pose problème pour deux raisons :
- son envie de vous aider peut vous faire perdre de vue votre manière de réfléchir et vous empêcher de vous approprier votre projet.
- cette personne vous empêche également d’avancer à votre propre rythme.
Or, dans tout projet de reconversion, il est important de penser pour soi-même et d’aller à son rythme. En plus, laisser une personne trop s’investir dans votre projet de reconversion peut être toxique ; à terme, vous pouvez vous sentir redevable envers cette personne. Et ne plus maîtriser pleinement votre projet.
La solution ? Vous recentrer sur vous et ne pas vous laisser envahir par toutes les opinions de celles et ceux qui veulent vous aider. Vous pouvez expliquez que vous avez besoin de temps et d’espace pour faire le point. N’hésitez pas non plus à défendre vos idées sans vous laisser influencer.
Le proche « soutien sain »
On vous rassure, ils sont quand même nombreux. Et faciles à identifier : ce sont ces personnes qui vous laissent prendre vos propres décisions sans vous influencer. Ils apportent l’aide que vous avez sollicitée.
Par exemple, un·e conjoint·e qui prend en charge les frais financiers le temps de votre reconversion. Un·e ami·e avec des compétences en design qui vous aide à réaliser votre site web. Des parents qui vous prêtent de l’argent ou vous accueillent de nouveau chez eux le temps de votre reconversion.
La dynamique est différente et saine parce que ce proche intervient au moment où vous le lui demandez. Il ne vous impose pas ses peurs, ni ses idées. C’est une personne qui vous accompagne, qui vous facilite la vie, tout en restant à sa place.
Le proche “soutien sain” a compris que la reconversion est avant tout un cheminement personnel. Personne d’autre que vous n’a les réponses. Et vous seul·e pouvez déterminer le rythme auquel vous souhaitez avancer.