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BILAN DE COMPÉTENCES NON-CONVENTIONNEL SPÉCIALISÉ POUR LES FEMMES ET LES PROFILS ATYPIQUES                 

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BILAN DE COMPÉTENCES NON-CONVENTIONNEL SPÉCIALISÉ POUR LES FEMMES ET LES PROFILS ATYPIQUES                        

Je suis devenue coiffeuse à domicile après avoir été animatrice périscolaire

Si tu m’avais dit il y a 10 ans que je deviendrais coiffeuse, je ne l’aurais pas cru”, commente Émilie à propos de sa reconversion.

Car devenir coiffeuse n’avait jamais été pour elle un rêve de petite fille. Après avoir travaillé pendant douze ans dans l’animation périscolaire, c’est plutôt sa curiosité et sa détermination à sortir de la précarité qui l’ont amenée à envisager ce métier. 

Elle nous a raconté son parcours et quel bilan elle fait de sa reconversion trois ans après avoir lancé son activité.

Bonjour Émilie, peux-tu nous parler de ton parcours académique et professionnel ?

Après mon bac, j’ai déménagé de Lyon à Toulouse pour suivre un cursus universitaire de sociologie et psychologie. Pour financer mes études, j’ai passé le BAFA que j’ai utilisé pour travailler en tant qu’animatrice périscolaire. Ça m’a beaucoup plu ! Alors j’ai lâché la fac et l’animation est devenue mon métier principal. J’ai ensuite passé le BAFD pour être adjointe de direction en structure périscolaire.

Quand as-tu senti que tu n'étais plus à ta place ?

Je me sentais épanouie dans ce métier mais ma réalité était très précaire. Sur les douze ans passés dans ce secteur, il n’y a que deux ans sur lesquels j’ai dépassé les 1 000 € de revenus par mois. À 32 ans, j’étais toujours tributaire des aides sociales. S’ajoutait à la précarité financière une vraie précarité sociale car ces métiers sont très peu reconnus mais viennent avec une grande responsabilité. À la fin, je témoignais de beaucoup de signes d’épuisement professionnel et je rencontrais régulièrement des problématiques de harcèlement au travail.

Quel a été le déclic pour changer de voie ?

Comme je ne gagnais pas beaucoup d’argent, je n’avais pas les moyens d’aller chez le coiffeur et je me coupais moi-même les cheveux. Un coiffeur à son compte qui pratiquait à côté de chez moi m’a fait remarquer que “pour quelqu’un qui n’avait aucune notion de coiffure, ça n’était pas si mal”. Il m’a dit : “si tu veux, je t’apprends”

Si je n’avais pas eu autant de raisons de me reconvertir à ce moment-là, je n’aurais jamais pensé à en faire un métier. Mais je me suis dit que ça pouvait être une solution à mes problèmes professionnels.  

J’ai alors réalisé une immersion avec lui : entre mes heures de travail, j’allais l’observer dans son salon. Sa façon singulière d’envisager la coiffure m’a inspirée. Je me suis rendu compte que je pouvais développer ma propre activité et faire les choses à ma manière, selon mes propres valeurs. J’ai commencé à penser à un projet de coiffure itinérante pour avoir le moins de frais possible. En 6 mois d’observation, de réflexion et de discussions avec des coiffeurs, j’avais mon projet.

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Quelles ont été les étapes de ta reconversion ?

Je me suis inscrite en CAP coiffure que j’ai obtenu en un an. J’ai ensuite passé mon brevet professionnel sur deux ans, ce n’était pas obligatoire pour lancer mon activité telle que je la concevais mais j’ai préféré me professionnaliser le plus possible.

Ma première année d’études j’étais au chômage et une fois en brevet professionnel, j’étais rémunérée car j’étais en alternance au sein d’un salon de coiffure. C’était un apprentissage difficile mais très formateur. Avoir mon projet en tête m’a gardée motivée sur toute la durée de la formation. Je me projetais dans le fait que j’allais travailler pour moi et construire une activité qui me ressemblait. 

Dès que j’ai été diplômée, je me suis mise en recherche de véhicule sans permis sur Leboncoin. Bingo ! J’ai trouvé un triporteur que j’ai rénové et floqué avec mon logo. Dans la foulée, j’ai également créé mon site internet et acheté le matériel nécessaire au lancement de mon activité. 

Comme je voulais proposer des coupes inclusives et soigner ma communication, j’ai réalisé un shooting photo avec des drag queen. Elles ont partagé le shooting sur leurs réseaux, ce qui m’a fait bénéficier d’une petite notoriété et le bouche à oreille a rapidement porté ses fruits. Dès les premiers mois, quasiment tous mes créneaux ont été bookés !

Trois ans après le début de ton activité, quel est ton bilan ?

Ma difficulté n’a pas tant été dans l’acquisition clients, mais plutôt dans le fait de trouver mon équilibre. Au début, j’ai eu plusieurs tendinites parce que j’enchainais les rendez-vous. D’année en année, j’ai réussi à moduler mon activité : aujourd’hui je fais 4 jours de coiffure par semaine et je conserve un jour pour la logistique et l’administratif (répondre aux messages, valider les réservations, m’occuper de mon triporteur, faire la comptabilité, etc.). 

Je me sors un salaire autour de 1500€ net après les charges, ça reste précaire mais c’est aussi lié à un choix de ma part de proposer des coupes les plus abordables possibles. En revanche, j’ai vraiment gagné en qualité de vie car je n’ai plus aucune charge mentale et je prends un immense plaisir à aller travailler. Je passe des moments complices avec mes clients et je tire une grande fierté à l’idée d’avoir réussi ce projet de reconversion.

En tout cas, je me dis que pour rien au monde je ne redeviendrai salariée.

Les conseils d'Émilie à une femme qui voudrait se reconvertir :

  • Ne pas se laisser décourager par les remarques des autres. Par exemple, on m’avait dit que je ne pourrais jamais vivre de mon activité si je ne vendais pas de produits capillaire en plus des coupes, mais je leur ai prouvé le contraire.
  • Ne pas hésiter à faire appel à des dispositifs et à cumuler les aides : France Travail, CPF, mission locale pour les moins de 26 ans. Et ne pas hésiter à discuter avec des personnes qui sont dans ce métier pour échanger.
  • Bien réfléchir à son projet avant de se lancer car une reprise de formation peut être un long chemin difficile. Avoir son projet en tête permet de rester motivée malgré les difficultés !
 
Pour découvrir le travail d’Émilie, c’est par ici !

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