Après plus de dix ans passés à travailler dans le domaine de l’esthétique, Adeline a choisi de tout quitter pour suivre une nouvelle voie, plus alignée avec ses besoins du moment.
Aujourd’hui auxiliaire de puériculture, elle nous a raconté sa reconversion et comment elle continue de faire évoluer sa vie professionnelle.
Bonjour Adeline, peux-tu nous parler de ton parcours ?
J’avais toujours voulu travailler dans l’esthétique. Après un CAP puis un brevet professionnel, je me suis lancée dans les métiers de l’esthétique en parfumeries et en instituts. Ensuite, j’ai décidé d’ouvrir mon propre salon. Pour me lancer à mon compte, j’ai profité du fait d’être demandeuse d’emploi, ce qui m’a permis d’être accompagnée et soutenue financièrement grâce à une subvention du conseil départemental. J’ai tenu cet institut pendant trois ans.
Quand as-tu senti que tu n'étais plus à ta place ?
Après onze années passées dans le secteur de l’esthétique, j’ai eu le sentiment d’en avoir fait le tour. J’étais encore jeune, mais j’avais déjà travaillé dans tous les types de structures : petits instituts, grandes chaînes et même en tant qu’indépendante.
Peu à peu, le quotidien m’a pesé. Surtout la relation client et la pression sur les ventes en parfumerie. Et une fois à mon compte c’est la charge mentale et le manque de temps qui ont été plus compliqués à gérer… Mon quotidien n’était plus en accord avec mes besoins.
Depuis longtemps, je ressentais une attirance pour le monde de la petite enfance. Plus jeune, j’avais d’ailleurs déjà gardé des enfants.
Quel a été le déclic pour changer de voie ?
Le vrai déclic a été provoqué par la naissance de mon fils. Je voulais être présente pour lui donc j’ai embauché quelqu’un pour m’aider. J’ai alors perdu une grande partie de ma clientèle et la situation financière est devenue très compliquée.
C’est pendant mon congé maternité que l’idée de reconversion a vraiment pris forme. Même si ce n’est pas évident de changer de voie quand on a sa propre entreprise, j’ai décidé de fermer définitivement l’institut et de me lancer. J’ai donc fait une liquidation judiciaire.
Comment t'es-tu lancée ? Est-ce que ça a été difficile de sauter le pas ?
J’ai commencé un CAP Petite Enfance par correspondance, que j’ai pu faire en un an car mes premières études me dispensaient de certaines matières. Mais je n’ai pas voulu m’arrêter là. Alors, à 33 ans, j’ai passé le concours pour devenir auxiliaire de puériculture. J’ai été admise à l’école et je me suis formée au métier avant d’intégrer la Fonction Publique.
Comment as-tu géré l'instabilité financière de ta reconversion ?
Comme j’étais au chômage au moment d’ouvrir mon institut, j’avais bénéficié de l’ACRE (Aide aux Créateurs et Repreneurs d’Entreprise) qui me permettait de recevoir une partie de mes indemnités chômage en deux versements, à six mois d’intervalle. J’avais alors pu conserver mes droits restants qui m’ont bien servi au moment de la liquidation de ma société.
Cela m’a permis de bénéficier d’une subvention de la Région, qui a pris en charge l’intégralité de ma formation et le maintien de mes indemnités le temps de me former. Ces aides ont été déterminantes pour avancer sereinement.
500 idées de métiers en fonction de votre profil RIASEC
Téléchargez notre guide des métiers pour trouver votre voie professionnelle !
Huit ans après, quel est ton bilan ?
Je n’ai jamais regretté d’avoir changé de voie. Mon rythme de travail me convient mieux aujourd’hui : je travaille sur quatre jours, j’ai mes mercredis et mes week-ends, ce qui est précieux comme j’ai désormais deux enfants.
Je suis diplômée depuis 2017 et je m’y plais. C’est un métier exigeant physiquement et émotionnellement, mais il est plein de sens. Au quotidien, je peux accompagner les enfants, les aider, voir leur évolution. Le lien avec les familles est très fort dans ces structures et j’apprécie particulièrement accompagner les parents et leur donner des conseils.
Ça m’a donné envie d’évoluer vers de nouveaux horizons. Je suis d’ailleurs en pleine VAE pour devenir éducatrice de jeunes enfants. J’ai besoin de continuer à apprendre, de découvrir d’autres approches. Peut-être qu’un jour, je me tournerai vers l’accompagnement à la parentalité, pourquoi pas en centre de protection maternelle et infantile (PMI).
Aussi, je suis titulaire dans la Fonction Publique, ce qui m’offre d’autres perspectives d’évolution au besoin.
Les 3 conseils d'Adeline à une femme qui envisage de se reconvertir :
- Se renseigner, échanger, aller à la rencontre de celleux qui ont sauté le pas.
- Oser malgré la peur : si l’envie est là, il faut se faire confiance. La transition peut faire peur, mais il existe de nombreux dispositifs de financement pour la passer sereinement.
- Rester positive, curieuse et dans l’apprentissage.