Lorsque l’on grandit et que l’on souhaite faire ses propres choix, on peut se sentir préssurisé·e de ne pas répondre aux attentes de ses parents.
Quand on dévie de la trajectoire familiale et qu’on souhaite créer son propre chemin, on peut alors se sentir coupable. D’avoir envie d’autre chose, de sortir du cadre, de ne pas suivre les conseils de nos parents. Bref, de les décevoir, tout simplement. Ce sentiment de culpabilité est parfois tellement fort qu’il nous pousse à rester dans une voie qui ne nous épanouit pas.
Alors, comment se défaire de cette culpabilité tout en gardant de bonnes relations avec ses parents ? Est-il possible de tracer sa propre route sans décevoir ses proches ?
Les attentes de ses parents : stop à la culpabilité !
Au-delà de l’amour et de la complicité, la relation qui nous unit à nos parents est aussi teintée de subordination. Enfant, nous avons pour habitude d’obéir à nos parents. De les écouter et de répondre à leur autorité. Tout simplement parce que nous avons besoin d’eux pour survivre. En grandissant, bien que le lien de dépendance n’existe plus, il est difficile de se défaire de cette posture d’obéissance.
Pour commencer à se détacher des attentes de nos parents, il est important de comprendre que celles-ci leur appartiennent. “Ma fille sera médecin”, “Ma fille a un job reconnu, je suis très fier·e d’elle !” “Ma fille marche dans mes traces : elle sera avocate”… Voilà autant de phrases que vous avez pu entendre ou que vous entendez encore. Si elles vous indiquent une voie à suivre, sont-elles le reflet de vos souhaits ou des projections de vos parents ?
En réalité, les attentes de vos parents prennent peu en compte vos désirs et vos besoins. Ce sont des projections qui émanent de leurs propres souhaits et systèmes de croyances.
Si vous ne répondez pas aux attentes de vos parents et que vous avez l’impression de les décevoir, vous n’êtes pas fautif·ve. Vous avez peut-être l’impression de ne pas remplir votre part du contrat, mais la réalité c’est que vous n’étiez même pas présent·e au moment de la signature ! Si le contrat est tacite, mal formulé ou qu’il ne correspond pas à vos besoins, vous avez le droit de le remettre en question et de l’annuler.
Vous avez le droit de mener votre vie selon vos propres règles
De manière générale, vous n’êtes pas né·e dans votre famille pour respecter un contrat. Vous êtes là pour expérimenter, trouver votre chemin, évoluer… Bref, pour exister pour vous-même !
Parce que c’est bien à vous d’assumer les conséquences de vos choix. Quand la pression familiale vous pousse à garder un boulot qui ne vous épanouit pas, vous êtes en première ligne. C’est bien vous qui êtes stressé·e, anxieux·se. Vous mettez votre santé mentale en danger, pas celle de vos parents.
Pour ne pas subir les conséquences d’un choix que vous n’avez pas pris en pleine conscience, il est important de reprendre les rênes. De vous remettre sur le devant de la scène. Car oui, c’est à vous de décider ce que vous faites de votre temps de travail, de votre vie amoureuse, de votre temps libre…
Le livre de Nicole Prieur, Les Trahisons nécessaires pour être soi, explique très bien la nécessité de se défaire des attentes des autres pour être aligné·e avec soi-même. Même si cela crée un sentiment horrible de trahison envers vos parents, votre famille ou votre entourage, ce chemin est indispensable pour vous trouver. Pour vous accomplir selon vos propres désirs… Un processus douloureux mais libérateur, croyez-moi !
Comment expliquer des choix qui vont décevoir ?
Vous libérer des attentes de vos parents ne veut pas dire couper les ponts. Il est important de faire entendre votre voix tout en maintenant le lien et le dialogue. Comment ?
- en utilisant la communication non-violente. Elle permet de se recentrer sur les besoins de chacun·e et aide à résoudre des conflits ou rétablir une communication brouillée.
- en parlant de votre ressenti. Vous pouvez par exemple expliquer à quel point vous n’êtes pas heureux·se dans votre vie pro ou perso. On a souvent tendance à cacher la réalité en disant que “tout va bien”. L’idée ici est de parler vrai et de faire tomber les masques. Vous pouvez aussi rappeler que votre objectif est d’être heureux·se, pas de cocher des cases.
- en confrontant vos parents aux attentes qu’ils projettent sur vous. Pourquoi veulent-ils que vous accomplissiez telle ou telle chose ? Est-ce par peur ? Pour vous protéger ? Est-ce parce qu’ils pensent mieux vous connaître ?
Au cours de ces conversations, vous pourrez rappeler à vos parents que les besoins varient d’une personne à une autre. Qu’ils évoluent aussi avec notre société. En effet, alors que nos parents ont grandi avec comme priorité la sécurité de l’emploi, notre génération est aujourd’hui en quête de sens. Et cela peut créer des fossés, des incompréhensions.
En remettant vos besoins en avant et en expliquant la manière dont vous souhaitez les combler, vous permettrez à vos parents de mieux vous comprendre. D’autre part, on imagine souvent le pire à l’annonce d’une décision qui dérange. Vous pourriez être surpris·e ! Vos parents seront peut-être aussi prêts à vous soutenir dans vos choix, quels qu’ils soient.
