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BILAN DE COMPÉTENCES NON-CONVENTIONNEL SPÉCIALISÉ POUR LES FEMMES ET LES PROFILS ATYPIQUES                 

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BILAN DE COMPÉTENCES  NON-CONVENTIONNEL SPÉCIALISÉ POUR LES FEMMES  ET LES PROFILS ATYPIQUES

J’ai quitté mon job pour entreprendre dans le domaine de l’économie circulaire

Ingénieure de formation, Oriane a enchaîné plusieurs postes sans jamais se sentir réellement épanouie.

Motivée par le fait de travailler de ses mains, elle a finalement choisi la voie exigeante mais gratifiante de l’entrepreneuriat en ouvrant un atelier de réparation de vélo en milieu rural. 

Elle peut ainsi être libre, autonome et mettre ses valeurs dans son travail au quotidien.

Bonjour Oriane, peux-tu nous parler de ton parcours ?

J’ai suivi une formation d’ingénieure en génie électrique, à l’origine pour faire des choses concrètes et utiles. J’ai commencé à travailler dans des grandes entreprises où je ne me sentais pas à ma place. Je n’aimais pas la hiérarchie trop stricte, les projets interminables et déconnectés du réel. J’étais devenue ingénieure pour proposer des choses utiles aux gens, pas pour passer mes journées en réunions politiques sans impact réel.

Ensuite, j’ai rejoint une petite start-up de méthanisation agricole. C’était bien plus concret : j’ai appris à bricoler, à me débrouiller, à rendre service directement aux exploitant·e·s. Mais l’instabilité financière, comme souvent en start-up, a eu raison de mon aventure. Alors j’ai enchaîné des postes dans des petites structures pour éviter les lourdeurs hiérarchiques, mais je n’étais jamais épanouie, car je n’aimais pas le domaine. Mais ça m’a au moins permis de me découvrir une vraie passion pour le bricolage : je pouvais utiliser ma tête et mes mains en même temps pour résoudre des problèmes.

Comment t'es-tu rendu compte que tu n'étais plus à ta place ?

Au fil des années et des désillusions, je ressentais de plus en plus fort ce besoin d’impact dans le réel, même si certaines expériences s’en étaient rapprochées, ce n’était pas assez. 

Puis, dans mon dernier poste, j’étais vraiment malheureuse, parfois au point de m’ennuyer des journées entières devant un ordinateur. Je travaillais seule dans un bureau vide, parfois sans rien avoir à faire, à tuer le temps avec des livres. C’était absurde.

Quel a été le déclic pour changer de voie ?

Comme j’avais pris conscience que j’aimais bricoler et que j’étais capable de me débrouiller, j’ai d’abord pensé à aller vers des métiers artisanaux dans mon domaine, comme électricienne.

En parallèle, les voyages à vélo m’ont beaucoup aidée. Ils m’ont permis de me recentrer, de réfléchir au type de vie que je voulais. C’est comme une méditation ambulante, où on parle, on se projette. C’est dans ces moments que l’idée de créer un atelier vélo avec mon compagnon Nicolas a germé. 

Comment est-ce que tu t'es lancée ? Ça a été difficile de sauter le pas ?

Avec Nicolas, qui s’était formé à la fabrication des roues, on s’est dit que ce serait complémentaire que je me spécialise dans la mécanique vélo. J’aimais le vélo sans être particulièrement passionnée par l’entretien à la base, mais j’ai décidé de me former.

J’ai trouvé une formation de deux mois et demi. J’ai démissionné, et grâce à un rapprochement de conjoint, j’ai pu bénéficier du chômage. Ça m’a donné un matelas de sécurité.

Nous avons aménagé un garage en atelier, acheté les outils, fabriqué les meubles nous-mêmes en apprenant la soudure en autonomie. 

La formation a été intense, mais elle ne donne que les bases. Dans le vélo, chaque marque invente ses propres standards : l’apprentissage est permanent. Après la formation, j’ai enchaîné directement avec des réparations. Le matin, je fais de l’administratif et l’après-midi de la mécanique.

Nicolas a toujours son poste salarié mais il me donne un coup de main le soir. C’est important de toujours faire une double vérification dans ce genre de métier. La plupart du temps, je suis seule sur mon activité et dans le local mais, à terme, il viendra développer son activité dans l’atelier qu’on partagera. 

Pour se faire connaître, j’ai fait pas mal de référencement cet hiver, j’ai créé un site internet. Le bouche-à-oreille fonctionne bien en ruralité : les premier·e·s client·e·s étaient des proches, puis ça s’est élargi.

Comment as-tu géré l'instabilité financière de ta reconversion ?

On avait quelques économies alors on s’est auto-financés pour l’aménagement du garage et l’outillage. Ensuite, j’ai été suivie par BGE, qui m’a aidée à structurer le projet. 

L’objectif était de faire 30 000 € de chiffre d’affaires la première année car j’avais la sécurité d’avoir le chômage. Il me reste quelques mois et je suis proche du but. Je continue d’investir encore beaucoup en stock et en outils, mais pour un début, l’important était de ne pas perdre d’argent. Aujourd’hui, l’équilibre est atteint.

Cette année m’a aussi servi à mettre les choses en place, les process, l’organisation du local, comprendre le marché, la saisonnalité pour faire encore mieux l’année prochaine.

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Aujourd'hui, quel est ton bilan ?

Financièrement, c’est encourageant. Je travaille environ 50h par semaine, mais je sais pourquoi je le fais. C’est fatiguant, mais bien plus gratifiant que de répondre à des ordres ou d’être derrière un écran.

Le plus difficile c’est de gérer la clientèle pressée et de poser mes limites. Chaque difficulté m’apprend quelque chose, au final, je suis très contente. 

À côté de ça, il y a des projets qui me remplissent de joie : par exemple, aider une dame de 80 ans à moderniser son vélo sur-mesure d’il y a 50 ans, plutôt que d’en racheter un pour le même prix. C’est exactement le type de projet qui donne du sens à mon métier.

Qu'apprécies-tu particulièrement dans ton quotidien ?

  • La diversité des client·e·s : des enfants, des seniors, des sportifs·ives avec des vélos haut de gamme… je ne m’ennuie jamais.
  • Le fait de transmettre : j’explique toujours ce que je fais à la clientèle, pour qu’iels comprennent et prennent soin de leur vélo.
  • La liberté : je décide de mes conditions de travail et de mes projets et, même si je comprends mieux aujourd’hui les contraintes de l’entrepreneuriat, on doit parfois accepter des projets avec lesquels on n’est pas 100% alignés pour s’en sortir.

Qu'apprécies-tu particulièrement dans ton quotidien ?

  • Je privilégie des produits européens, même si c’est difficile dans le monde du vélo.
  • Je propose du textile et des selles adaptées aux femmes, souvent oubliées dans ce milieu encore très masculin.
  • J’essaie de lutter contre l’obsolescence programmée : réparer tant que c’est possible, chercher des compatibilités alternatives, « hacker » les standards pour prolonger la vie des vélos.
  • Je fais de la pédagogie : expliquer, transmettre, rendre les gens autonomes

Les conseils d'Oriane à une femme qui envisagerait de se reconvertir :

  • Oser sauter le pas : on ne peut pas tout maîtriser, mais il faut avoir le courage de quitter un “confort” qui rend malheureuse.
  • Construire son projet sérieusement : se former, préparer un cadre solide, trouver un minimum de sécurité financière.
  • Oser s’affirmer, poser des limites, ne pas avoir peur d’être une femme dans un monde d’homme, ça permet même d’avoir une approche différente pour la clientèle.
  • Faire les choses avec le cœur : quand on est alignée avec ce qu’on fait, même les difficultés deviennent surmontables.

 

Pour retrouver le travail d’Oriane ou faire réparer votre vélo dans le Comminges, c’est sur le site de Cycle Isard.

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