La troisième étude de cas de Misfit relate l’histoire de Cécile. Passionnée depuis toujours par la lecture et le monde de l’édition mais freinée par une mauvaise confiance en elle, Cécile a pris son courage à deux mains pour publier son livre ! Son histoire est inspirante et riche en apprentissage pour toutes les femmes qui manquent de confiance en elles. Ne se sentant pas légitime dans le milieu de l’édition, Cécile a gardé ce projet de publication secret pendant 1 an.
Dans une première partie, rentrons dans la tête de Cécile et voyons par quelles étapes elle est passée avant de sauter le pas et analysons dans une seconde partie des leviers d’auto-coaching que vous pourriez actionner si vous ressentez un sentiment d’illégitimité en ce moment.
Passion, Production et Désillusion
L’écriture a toujours fait partie de ma vie : que ce soit des lettres à mes amies ou pour mon journal intime, écrire est à la fois naturel et libérateur pour moi. Passionnée par la lecture et fascinée par le journalisme, je lis beaucoup de formats différents : blogs, journaux, livres, lettres, etc. J’ai donc toujours eu de l’inspiration et j’ai rapidement ajouté « écrire un livre » à ma bucket list. Un jour j’ai eu du temps et une idée, alors j’ai écrit. En trois semaines mon livre était terminé. Ça, c’était la partie facile. Si écrire est naturel pour moi, faire publier mon livre par une maison d’édition m’a toujours semblé être trop ambitieux, et réservé aux meilleurs écrivains dont je ne faisais absolument pas partie. Personne ne m’a jamais dit que j’écrivais bien et aucun « signal externe » m’indiquait que j’en étais capable.
Entre secret et recherche de feedbacks
Ayant toujours ressenti un gros manque de légitimité, j’ai décidé de garder ce projet d’écriture secret. Je ne voulais en parler à personne, je trouvais même que ça faisait un peu « arrogante » d’imaginer pouvoir publier mon livre. Ce livre étant tout droit sorti de mon cerveau, je voyais la publication comme une « mise à nu » qui me terrifiait et que je n’étais pas prête à vivre dès à présent. Le seul point qui aurait pu me donner confiance aurait été l’avis d’une maison d’édition qui m’aurait dit « Hello Cécile, j’ai lu ton livre, c’est génial ! Pouvons-nous le publier ? ». Sans ça, aucun feedback positif ni encouragement était suffisant pour me redonner confiance.
J’avais pourtant besoin que quelqu’un d’autre me dise que mon livre était réussi avant d’imaginer pouvoir le rendre public. Tenter de le faire publier sans validation externe au préalable me semblait inenvisageable. J’ai donc décidé de le faire lire à ma mère, puis à 2-3 amies qui m’ont donné du feedback afin de l’améliorer. Le fait d’avoir à répondre à leurs commentaires et suggestions m’a aidé à clarifier la vision que j’avais sur ce projet. La confiance en moi a grandi non seulement parce que je recueillais du feedback positif mais aussi parce que j’arrivais de plus en plus à consolider, structurer et clarifier ce que j’avais produit. Je réussissais à me l’approprier de plus en plus. “Confronter tes idées à une opinion autre que la tienne, ça te force à consolider ton projet, c’est positif ». Après plusieurs mois d’itération, j’ai considéré le livre comme « terminé ».
Procrastination sur l’envoi aux maisons d’édition
La dernière étape était de l’envoyer à des maisons d’édition dans le but d’obtenir un « go » de publication. J’avais fait les recherches : j’avais toutes les informations nécessaires et j’avais compris la démarche mais j’étais paralysée. J’ai procrastiné plusieurs mois sur ce sujet et dans ma tête ces pensées revenaient sans cesse : “Ça me semble impossible qu’une maison d’édition souhaite publier mon livre.” « Je vais mettre énormément d’énergie et d’espoir dans une tâche qui ne va pas aboutir. » « Il y a des milliers d’écrivains bien meilleurs que moi qui n’y arrivent pas, donc pourquoi ça marcherait pour mon cas ? » Le fait de savoir que des navets passent la publication ne suffisait pas à me rassurer.
Ma confiance en moi étant au plus bas, je ne pouvais pas me permettre de vivre un tel rejet. Créer l’éventualité de recevoir une réponse négative ou me faire ignorer me semblait inenvisageable. D’ordre général, je suis énormément freinée par tous les processus qui impliquent un possible rejet : le fait de chercher un emploi par exemple. J’ai donc attendu plusieurs mois sans l’envoyer à aucune maison d’édition.
Publication alternative et délivrance
Cela faisait un an que j’avais terminé mon livre et il ne me manquait que l’étape ultime : la publication. L’envie de clôturer le chapitre devenait alors trop forte, j’avais juste envie de mettre ça derrière moi pour penser à autre chose. J’ai alors choisi de le publier d’une façon alternative plutôt que de continuer à me prendre la tête sur l’envoi aux maisons d’édition.
Je me suis dit :
« Autant ouvrir un nouveau chapitre et aller de l’avant même si ce n’est pas parfait »
En avril 2020, j’ai finalement publié mon livre sur Amazon. J’ai depuis reçu beaucoup de feedbacks positifs et d’encouragements, ça m’a fait énormément de bien.
Si je devais réécrire un livre aujourd’hui, je me sentirais alors beaucoup plus confiante, c’est sûr que je me sentirais capable d’en parler beaucoup plus autour de moi et qui sait, peut-être de l’envoyer à des maisons d’édition !
Ce qu’on peut retenir du parcours de Cécile, par Roxane Régnier, Fondatrice de Misfit :
Passion, Production et Désillusion. Passionnée et baignée depuis toujours dans la lecture et la publication, Cécile a idéalisé la publication et l’a identifiée comme quelque chose d’inaccessible. Connaissant très bien ce milieu, Cécile voit la situation avec « l’œil de l’expert » : elle voit précisément où sont les difficultés et les obstacles, là où une personne novice et extérieure à ce milieu ne les verra pas forcément. C’est là que confronter sa vision d’experte avec celle d’une personne totalement étrangère à ce milieu peut nous aider : en effet cette personne aura une approche peut-être plus logique et pragmatique, qui ne portera pas son attention de suite sur la difficile réalité du milieu. Si vous vous retrouvez dans cette situation et que vous voyez directement les obstacles, tentez de changer de perspective en interrogeant des personnes qui pourraient vous faire voir la situation de manière très différente.
Procrastination sur l’envoi aux maisons d’édition.
Ici c’est assez clair, Cécile procrastine par peur du rejet et de l’échec. À ce stade, voici quelques questions qui aident à agir sur cette peur : « Par quelles étapes les écrivains publiés sont-ils passés ? » « Combien de rejets ont-ils vécus en moyenne avant d’être publiés ? » « Que pensaient-ils quand ils étaient dans la même situation ? » « Qu’est-ce qu’un rejet / échec pourrait m’apporter de positif ? »
- Publication alternative et délivrance. Le fait d’envoyer son livre à des maisons d’édition met Cécile dans une zone de difficulté trop inconfortable. En optant pour une alternative plus accessible, Cécile actionne le levier du « petit pas ». C’est effectivement en redirigeant son attention et son énergie vers un objectif plus facilement atteignable que Cécile arrivera à générer un sentiment d’accomplissement très positif et à reprendre confiance en elle. Ici aussi il est bon de ne pas forcer si un objectif crée un sentiment de panique : si sortir de sa zone de confort est toujours conseillé, la « peur panique » et la paralysie ne sont pas des états aidants. Cécile utilise également un autre levier très efficace : elle reste dans l’action et la pratique. Cela lui permet de générer un sentiment de victoire et d’action, loin du sentiment d’immobilisme et d’impuissance. En bref, en décidant de faire une action qui allait lui fournir une « petite victoire », elle a pu augmenter son sentiment d’accomplissement, sa confiance en elle et sa légitimité. Elle a également réussi à créer des preuves concrètes qu’elle est capable de publier un livre à sa manière et d’avoir des retours positifs.
Bravo Cécile !
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C’est possible ! La confiance en soi n’est pas innée, c’est une compétence qui se développe et s’apprend.
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