3,6 millions. C’est le nombre d’indépendants aujourd’hui en France. Cela comprend les professions libérales réglementées (médecin ou psychologue), les auto-entrepreneurs (freelances, consultants, professionnels du bien-être) et les dirigeants de SAS et SARL.
Ce chiffre, en hausse constante, ne laisse plus de doute : se mettre à son compte a le vent en poupe. Et pour cause ! Des horaires flexibles, une grande liberté… Le statut d’indépendant en fait rêver plus d’un·e.
Mais la réalité est-elle aussi rose ? Quels sont les réels avantages et inconvénients de ce statut ? Et surtout, à qui convient t-il vraiment ? Décryptage.
Les avantages à se mettre à son compte
Entre 2020 et 2021, l’Urssaf a recensé 400.000 auto-entrepreneurs supplémentaires, soit une hausse de 17,2%. Si la crise du Covid a fait évoluer les mentalités et les manières de travailler, il est vrai qu’être indépendant représente certains avantages.
- Devenir son propre patron. Et donc décider de sa manière de travailler, de ses objectifs, du fonctionnement de son activité, de ses offres, de ses produits, de ses valeurs. Cette autonomie procure un fort sentiment de liberté.
- Gagner en flexibilité. Être à son compte permet de gérer ses horaires de travail pour un meilleur équilibre vie pro – vie perso. Mais également de choisir de travailler dans un bureau (partagé ou non), à son cabinet, depuis chez soi, en télétravail… Comme Marie qui a choisi de devenir fleuriste indépendante pour s’occuper de ses enfants en bas âge.
- Les indépendants renouent souvent avec la notion de sens dans la mesure où ils gèrent pleinement leurs prestations. Cela les ancre dans le concret et leur apporte une vraie valeur ajoutée dans leurs tâches quotidiennes.
- Une reconnaissance directe grâce au contact avec les clients. Les sourires, les remerciements, les renouvellements de contrats… Voilà autant de signes clairs et immédiats de reconnaissance. Et sans surprise, ça booste la confiance en soi !
Se mettre à son compte : difficultés et inconvénients
S’il y a bien des avantages à se mettre à son compte, il existe aussi des difficultés liées à ce statut. Bloquantes pour certain·e·s, largement compensées par les avantages pour d’autres, il est important de les avoir en tête avant de se lancer.
- Gérer l’instabilité financière. Oui, être à son compte c’est accepter les fluctuations de revenus. Sur ce plan, les solutions sont multiples : faire des économies, diversifier ses clients, garder une activité salariée à temps partiel à côté… Cela permet de faire face aux imprévus et de faire la paix avec l’instabilité.
- Être constamment (ou souvent) en prospection. Pour se faire connaître et décrocher des contrats, il faut aussi soigner sa communication et son marketing. Démarcher, se créer une vitrine et un personal branding font partie des tâches à effectuer lorsque l’on crée son activité. Cela demande des ressources et de l’énergie en plus de celles investies dans son cœur de métier. Au final, vous exercez deux métiers : celui de votre expertise et celui de marketeux·se / responsable communication / commercial·e.
- Être sa propre locomotive. Savoir se motiver, se réinventer, et trouver les solutions soi-même. Pourquoi mon activité fonctionne ? Quels sont les points à améliorer ? Pourquoi j’ai une baisse de revenus ? Dans ce format de travail personne ne vous dira quoi faire, c’est donc à vous de vous remettre constamment en question pour progresser, traverser les crises et évoluer.
- Votre niveau de confiance en vous devient crucial. Car pour se vendre, il faut avoir confiance en soi et en la qualité de ses services. Difficile en effet de trouver des clients si vous doutez de votre valeur.
- La solitude. Beaucoup d’entrepreneur·e·s reviennent au salariat parce qu’ils / elles se sentent seul·e·s dans leurs journées. Même s’il existe de nombreux espaces de coworkings pour travailler en collectif, les indépendant·e·s ont souvent une vie professionnelle plus solitaire que les salarié·e·s.
- La paperasse. Sur le papier, cela peut faire peur mais en réalité, cette tâche peut être facilement détournée. En effet, la comptabilité pour les auto-entrepreneurs est plutôt simple : il suffit de renseigner son chiffre d’affaires mensuellement ou par trimestre à l’Urssaf. Pour les autres statuts, la tâche est plus complexe mais peut-être déléguée à une personne qualifiée comme un expert-comptable.
Se mettre à son compte : c’est pour qui ?
Allez-y les yeux fermés si vous recherchez par-dessus tout de l’autonomie, de la flexibilité et que vous êtes prêt·e à gérer des phases d’instabilité. Les indépendants ne sont pas des personnes qui se fichent d’avoir des fluctuations de revenus, mais bien des personnes qui ont appris à les gérer.
De la même manière, si vous êtes touche-à-tout, que vous aimez la diversité, être à votre compte peut être un bon moyen de vous épanouir professionnellement. C’est la raison pour laquelle les profils multipotentiels trouvent souvent un bon équilibre dans ce statut.
En revanche, si vous n’avez pas envie de gérer de l’instabilité et de l’insécurité de temps en temps, le statut d’indépendant n’est peut-être pas fait pour vous. Être à son compte c’est être entièrement responsable de ses propres revenus. Si vous n’avez pas envie d’endosser de telles responsabilités, il vous sera difficile de vous épanouir sereinement en tant qu’indépendant·e.
Aussi, si vous avez du mal à vous motiver seul·e et à vous discipliner, vous pourrez vous trouver en difficulté dans ce statut.
Pour connaître le format de travail le plus adapté à votre personnalité entre le salariat, le freelancing et l’entrepreneuriat, je vous invite à réaliser notre test en ligne ici !